Je voudrais être une hirondelle,
Pour m’envoler à tire d’ailes
Ainsi tutoyer les gratte-ciel,
Qui dans la nuit étincellent.
Fuir la laideur des villes,
L’odeur des automobiles.
Dans un arbre élire domicile,
Loin de ce monde qui vacille.
J’aimerais être une fleur des champs,
Pour que le soleil couchant
M’accorde le spectacle touchant,
D’un jour d’été finissant.
Offrir à la douceur du vent,
Mon doux parfum captivant.
Me balancer lentement,
Dans la nuit éternellement.
Je voudrais être une planète,
Immaculée, encore bien nette
Avant qu’les hommes ne la maltraitent,
Ne la salissent, ne l’infectent.
Etre le créateur des volcans,
De paysages, époustouflants
Tourner autour de soleils étincelants,
Et qu’une lune se mire dedans
J’aimerais être un océan,
Pour abriter les poissons d’argent
Lancer mes vagues bruyamment,
Vers les côtes en chantant
Donner à contempler mes plages,
Les parsemer de coquillages
Ne jamais montrer ma rage,
Et toujours rester bien sage
J’voudrais plus être ce salaud,
Ton tortionnaire, ton bourreau.
Ne plus être cet infâme poivrot.
Dés que j’ai bu un peu trop,
Je deviens une bête immonde,
En moi la violence gronde.
Que je crève dans la seconde
Et qu’en moi l’amour abonde.